Le lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, le président de la Métropole de Lyon a convoqué une commission permanente dont la mission, est de voter plusieurs délibération à huis clos et avec un nombre de conseillers métropolitains réduits à cinquante. Nous sommes vigilants quant à l’utilisation de ce format par la majorité pour voter des délibérations dont l’intérêt et l’importance seraient tels qu’elles mériteraient d’être débattues en séance publique lors d’un prochain conseil métropolitain. Si dans la grande majorité des cas, les délibérations qui sont soumises aux voix, souvent d’ordres techniques ou réglementaires n’appellent à aucun questionnement ou à aucune remarque, pour quelques-unes d’entre elles, nous nous interrogeons sur les orientations et les choix de l’exécutif que nous ne manquons pas de relever par des interventions.
Ainsi, lors de la commission permanente du 11 avril, nous avons interpellé le président et l’exécutif à cinq reprises :
Marc GRIVEL au sujet de la politique métropolitaine de sécurisation des collèges dont l’exécutif souhaite que les communes financent en partie avec l’utilisation des fonds d’initiative communale et de proximité.
« S’agissant des travaux de sécurisation des collèges à l’initiative de la Métropole et non des communes, nous pensons que c’est à la métropole de prendre l’entièreté des coûts à sa charge, dans le cadre de la PPI par exemple, sans impacter les FIC et PROX des communes. En tant que conseillers métropolitains, nous soutiendrons une politique de sécurisation des collèges métropolitaine, financée par la Métropole et construite avec les communes et les établissements scolaires concernés. »
Rose-France FOURNILLON a remercié l’exécutif pour la qualité du projet d’aire de covoiturage Dardilly-La Tour de Salvagny. Elle a demandé au président de la Métropole de Lyon de participer à l’investissement nécessaire à l’installation de la vidéoprotection de cet équipement métropolitain. Par sa voix, nous demandons à la Métropole de Lyon et au Sytral de financer la sécurisation des parkings relais et des aires de covoiturage qui sont des équipements métropolitains.
« Nous partageons l’engagement de tous pour le climat. Nous partageons la vision du développement nécessaire des parkings favorisant le report modal. Nous ne partageons pas la vision qui consisterait à faire supporter par les communes les investissements pour la sécurisation de ces équipements métropolitains.
Aussi nous sollicitons la mise en place d’une enveloppe budgétaire métropolitaine, dédiée à la sécurisation des équipements multimodaux afin d’assurer la sécurité que les usagers sont en droit d’attendre. »
Florence ASTI-LAPPERRIERE a interrogé la majorité métropolitaine au sujet du financement à hauteur de 200 000€ par la Métropole de Lyon du projet INDULO, un projet de micro-usine de pédale à vélo, sans modèle économique, dont la délibération ne mentionnait ni les raisons de qui ont poussé la collectivité à soutenir ce projet plus qu’un autre, ni la pérennité de ce dernier, ni les critères de son évaluation.
« La guerre en Ukraine provoque un nouveau bouleversement géopolitique et économique mondial nous incitant, en France et en Europe, à bâtir une nouvelle souveraineté industrielle. Le réchauffement climatique se poursuit et nous aurons besoin d’innovations industrielle et technologique pour nous adapter et le limiter.
De fait, nous partageons les objectifs globaux de votre stratégie d’accompagnement de l’industrie, rappelés dans la présente délibération. Nous adhérons également à votre volonté de renforcer l’attractivité des métiers industriels. Il est essentiel de modifier la perception de l’industrie et de générer de nouvelles vocations.
Pour autant, nous nous interrogeons sur le montant de la subvention accordée au projet INDULO dans le cadre de la PPI. Nous ne remettons pas en cause le travail de recherche ni le partenariat de l’ensemble des acteurs de l’enseignement supérieur mais bien le choix de la Métropole de Lyon de soutenir ce projet à hauteur de 200 000€. »
Marc GRIVEL a expliqué les raisons pour lesquelles le groupe Synergies Métropole a voté contre la délibération accordant une subvention au festival Alternatiba par la Métropole de Lyon à hauteur de 80 000€.
« Alors que le mouvement Alternatiba et vous-même prétendez défendre la sobriété et la lutte contre le réchauffement climatique, le fait de réunir « plusieurs dizaines de milliers de festivaliers », qui vont donc se déplacer de loin pour venir jusqu’au Grand Parc Miribel Jonage, sans doute pour certains en voiture, peut-être même en voiture diesel, interroge la cohérence de l’évènement avec les valeurs prônées par l’association et par la majorité.
Enfin, pour rappel, Alternatiba est une association dont les militants ont tagués, en 2020, les permanences des députés du Rhône et portent des actions activistes et politiques dans le cadre de la campagne présidentielle qui nous occupent en ce moment. C’est une association, certes qui ne se revendique pas partisane, mais qui est assurément politique. Dans ce cadre et tout en souhaitant que cet évènement ait le succès espéré par leurs organisateurs, nous ne pouvons pas être favorables au subventionnement de celui-ci par notre collectivité. »
Enfin, Marc GRIVEL a interpellé l’exécutif sur son choix de présenter dans la même délibération le projet d’aménagement de la troisième partie du parc Blandan avec les autorisation d’études concernant les aménagements que la majorité souhaite réaliser pour la rue de l’Epargne. Cette dernière accueillera la voie lyonnaise n°8 et passera en sens unique.
« Ce parc permet une véritable respiration de la ville et fait le lien entre 3 arrondissements de la ville de Lyon, le 7ème, le 3ème et le 8ème. Il accueille en son sein une école provisoire ainsi qu’une résidence étudiante du Crous. Déjà très fréquenté, le succès de ce parc s’est accru à la suite de la 2ème phase des travaux qui a permis l’ouverture de nouveaux secteurs. […] en commission urbanisme, des visuels précis de ce que sera, probablement, la rue de l’épargne dans les prochaines années ont été présentés à nos collègues membres de cette commission. Ces visuels montrent comment la chaussée sera divisée et comment les aménagements seront réalisés. Ainsi, nous pouvons vous poser une autre question : les études, notamment celles de circulation, que vous mandaterez seront-elles réellement objectives ou volontairement orientées pour que les conclusions correspondent à votre choix politique ? Ces études seront-elles faites par les services de la métropole ou par des cabinets de conseils ? Aurons-nous accès à ces études ? »
Des questions restées sans réponses claires.
rvention de Pascal David (Aide aux communes) • Conseil de la Métropole, 24 et 25 janvier 2022
