Au début du Conseil de la Métropole de Lyon du 27 juin, Marc Grivel, président de Synergies – élus et citoyens, expose, dans sa prise de parole préalable les positions de notre groupe sur plusieurs enjeux métropolitains.
Monsieur le Président, mes chers collègues,
Tout d’abord, permettez-nous d’avoir un mot pour les députés élus dimanche soir, et en particulier pour féliciter ceux qui sont membres de notre assemblée, Idir BOUMERTIT, Thomas RUDIGOZ et Alexandre VINCENDET. Nous comptons sur eux pour défendre les dossiers de la Métropole de Lyon et pour faire remonter les enjeux, les sujets qui préoccupent les citoyennes et citoyens métropolitains. J’ai également une pensée pour les candidats moins heureux de ces élections législatives qui ont abouti à une situation politique inédite sous la Vème République.
Dans ce contexte politique particulier, alors que les institutions nationales se trouvent dans une situation de blocage, la Métropole de Lyon, les communes, les collectivités territoriales dans leur ensemble, seront davantage entendues et attendues pour répondre, sur leur territoire, aux aspirations mais également aux difficultés du quotidien que rencontrent nos concitoyens. À nous, à vous Monsieur le Président et à votre exécutif, d’être à la hauteur de ce qui est devant nous et en premier lieu la crise énergétique qui s’annonce.
Depuis le début de mandat, le groupe Synergies Élus et Citoyens vous interpelle quant à la relation que vous entretenez avec les communes du territoire. Cela a tardé à venir, cela fut compliqué mais nous constatons, et nous le soulignons positivement, que les ouvertures que vous faites aux maires, aux communes, montrent une bien meilleure compréhension du rôle incontournable des communes dans la vie quotidienne des habitants.
Nous vous invitons donc à poursuivre vos visites pour vous rendre compte des réalités et des spécificités locales, à continuer d’associer les communes dans vos politiques métropolitaines, à consolider cette relation authentique que vous semblez être enfin enclin à construire. C’est la seule voie à suivre pour que notre collectivité fasse vraiment, solidement et durablement métropole.Dans le même temps, nous voyons arriver les premiers projets de territoire, actant les orientations politiques et les budgets affectés aux Conférences Territoriales des Maires. Comme vous, nous souhaitons les voir aboutir le plus rapidement possible pour que les orientations deviennent des actions aux bénéfices des territoires et de leurs habitants dans les domaines qui seront retenus. Au bout de deux ans, il est temps !
Pour faire métropole, vous avez lancé l’Aide à l’investissement des communes, une enveloppe à hauteur de 10M€ d’euros par an visant à apporter un soutien financier aux projets communaux en matière d’équipement. Ces subventions sont essentielles aux communes pour qu’elles puissent accueillir correctement leurs nouveaux habitants et mettre à niveau leurs infrastructures. Elles répondent en ce sens à l’une de nos demandes de longues dates et nous ne pouvons que nous satisfaire de la mise en place de cette aide à l’investissement. C’est un début, ce n’est qu’un début.
Pour autant, nous pensons que la Métropole de Lyon peut encore mieux faire, au regard des besoins dans les territoires et des marges de manœuvre budgétaire de notre collectivité. Des projets d’investissements dans les domaines de la rénovation thermique, de la petite-enfance, de l’éducation, de la culture, du sport, de l’économie, de l’aménagement du territoire… les communes en ont énormément et nous vous demandons donc d’étudier la possibilité d’augmenter sensiblement cette enveloppe pour 2023 et chaque année jusqu’en 2026.
Enfin, parce que c’est une remarque qui vous a été formulée et que nous considérons comme légitime, nous réclamons de nous faire connaître, de manière transparente, les critères objectifs et la méthode d’attribution utilisées pour cette aide à l’investissement.
Si vous travaillez mieux avec les communes, nous avons constaté que vous oubliez, que vous mettez de côté, les conseillers métropolitains. Cela fait plusieurs mois que vous avez lancé un groupe de travail sur le rôle du conseiller métropolitain pour justement trouver une réponse à cette écueil, à ce vide. Nous pouvons comprendre que le port d’une écharpe distinctive de notre mandat soit un élément important à vos yeux, et nous ne vous empêcherons pas d’avancer sur ce dossier. Mais, au-delà de ce détail vestimentaire finalement anodin, nous avons besoin de définir réellement le rôle, le statut et le cadre d’intervention du conseiller métropolitain. Il faut que son mandat soit davantage mobilisé et que ses actions soient mieux connues par les habitants.
Concernant le règlement local de publicité métropolitain, nous sommes étonnés de voir que l’opposition, dans son ensemble, est prise à partie par des associations militantes voire activistes comme Alternatiba ou encore comme le Collectif Plein La Vue, que notre collège Benjamin BADOUARD présidait il y a encore quelques mois.
Tout d’abord, il serait appréciable que ces mouvements puissent respecter des avis différents des leurs. C’est d’ailleurs tous le sens d’une institution démocratique comme la nôtre que de laisser vivre le débat qui se trouvent être plutôt apaisé sur ce sujet. Par ailleurs, je profite de la tribune qui m’est donnée pour leur rappeler que ce n’est pas l’opposition, ni les maires, qui nous ont fait prendre du retard, mais bien le choix initial de votre majorité.
En effet, nous pensons qu’il manque à ces associations quelques éléments pour comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons concernant le RLP. C’est bien votre majorité qui a fait le choix de relancer la procédure reniant le document que nous avions travaillé en concertation avec tous les acteurs depuis 2017, une stratégie qui s’avère peu payante et qui va mettre en difficulté les communes et les habitants face à certaines actions insistantes des publicitaires. Car dans une vingtaine de jours et jusqu’à ce que nous votions définitivement ce RLP, s’appliquera alors la législation nationale, beaucoup plus permissive. Dommage et amertume.
Sur ce dossier, nous dénonçons votre irresponsabilité et celle du Vice-président. Il aurait été opportun de valider le Règlement Local de Publicité tel que la précédente majorité l’avait élaboré pour sécuriser la procédure, avant d’engager une révision pour l’enrichir de vos orientations.
Si vous travaillez mieux avec les territoires qui composent la Métropole de Lyon, vous avez encore des grandes difficultés à travailler avec l’ensemble des sensibilités politiques de cet hémicycle préférant l’entre-soi aux dynamiques collectives, à la richesse des débats et à la vitalité démocratique de la Métropole de Lyon. J’en viens donc à aborder l’épineux sujet de la Société Publique Lyonnaise des mobilités.
Dès que nous avons appris que vous alliez créer cette SPL, nous vous avons proposé, de manière constructive, une autre gouvernance, intégrant l’ensemble des sensibilités politiques et prenant en considération tous les territoires de la Métropole.
Pendant plusieurs jours, vous avez préféré taire vos faibles arguments contradictoires plutôt que de rechercher un consensus qui vous aurait grandi. Comme pour le conseil d’administration du Sytral Mobilités, vous avez une nouvelle fois choisi une gouvernance jupitérienne, centralisée, non représentative, qui témoigne d’une forme de mépris pour la pluralité politique, pour la démocratie et, en définitive, pour les citoyens que nous tous, toutes sensibilités politiques confondues, nous représentons.
Je développerai plus ce sujet dans quelques instants au moment des débats sur la délibération concernant la création de cette SPL qui aurait dû être une Société Publique Métropolitaine des Mobilités.
Je vous remercie.